« Ayiti : Lang kreyol, patrimwann, la ak kilti » (en français « Haïti : Langue créole, patrimoine, l’art et la culture ») : c’est autour de ce thème que l’Institut d’études et de recherches africaines d’Haïti (IERAH/ISERSS), de concert avec le « Kolektif Art Street Vizyon Ayiti » (KASAV), organise, du 4 au 10 juin, une semaine d’activité sur la langue créole.
Cette semaine d’activité – où la langue créole et son art seront mis en valeur par notamment des universitaires et des chercheurs intéressés par la question – a pour but de mobiliser le public sur la valeur et l’importance de cette langue, inscrite dans notre patrimoine immatériel, à en croire les organisateurs.
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Un survol de la culture haitienne
Il est souvent dit que l’on peut sortir un Haïtien d’Haïti, mais on ne peut sortir Haïti d’un Haïtien. Cela est vrai, car la culture haïtienne est solidement ancrée dans l’âme des Haïtiens. C’est encore plus vrai pour ceux et celles qui y sont nés là-bas. La culture est le reflet de la beauté intérieure du pays.
Une mosaïque de culture
La culture haïtienne c’est toute une mosaïque, elle s‘est enrichie de l’apport d’autres cultures. Celle de l’Afrique , des Amérindiens et de l’Europe .Le célèbre auteur Jean – Price Mars , à propos de la contribution d’ autres peuples à notre culture a écrit :”Le monde tout entier lui a dispensés des ressources inépuisables pour édifier les légendes . La France lui a cédé le mode et le moule de quelques uns de nos contes. La vie paysanne âpre, simple et frugale en a offert le cadre (…) puis l’imagination créatrice du nègre , son goût du rythme , son sens du lyrisme ont coloré la chanson cadencé les bouts rimés, enjolivés les légendes”
Il y a tout d’abord l’Afrique qui nous arrive avec son cortège de mythes , de légendes , d’histoires de zombis , de morts-vivants , celles empreintes de drôleries et de satire de l’Oncle Bouqui et de Ti Malice , de Maître Lapin et Dame Tortue . C’est aussi nos combats de coqs, les jeux de cartes, les rondes enfantines , les poésies de nos sambas .Sans parler des arts plastiques , de la musique , de la littérature et de la religion .
L’Amérique précolombienne elle, est encore bien présente dans notre culture. Rien qu’ à observer l’architecture de l’habitat rural haïtien qui n’est pas sans rappeler celui de l’ajoupas chémès . Les procédés de fabrication de la poterie, ceux de la confection du hamac de coton et les différentes techniques de transformation du manioc. Une contribution assez dense également dans le domaine de la langue .A côté des noms de personnes tels que Henri , Anacaona , des noms de ville tels que Hinche , Gonave ,Goave , Aquin (Yaquino ), Cibao , Gonaibo ( Gonaives ) , Y figurent également des noms d’objets utiles comme pistachio (pistache ) hamac , canari , canot . Les indiens nous ont aussi laissé des danses, des instruments de musique comme le maraca ou tchatcha, le lambi, le bois trompette en usage dans les bandes de raras
Enfin l’Europe , notamment la France dont nous parvient l’écho lointain de notre passé colonial . L’héritage est encore bien vivace dans le domaine de la langue, de certains traits culturels, de la littérature et de la religion .C’est à cette époque que remontent les plus éloquents éléments de notre patrimoine .Qu’il s‘agisse de l’architecture monumentale, l ‘architecture publique, l’architecture privée. Egalement les villes qui élaborent leur développement organique à partir de schémas hérités du fait colonial , « évolution et approfondissement de la culture populaire , de sa créativité en institutions parallèles à celles des pouvoirs , de sa capacité d’adaptation sociale , religieuse , technique , coutumes , styles premières ébauches de recherche d’originalité artistique par la musique , la peinture , la littérature , prodigieux foisonnements de réponses aux défis de la vie.
On conviendra avec nous que la présence remarquable et remarquée d’Haïti dans les grands événements culturels à l’échelle internationale rend compte des potentialités immenses de notre culture .Une culture dotée d’un pouvoir magique d’électriser , de provoquer ce choc culturel , de déclencher ces sensations fortes dont se délectent les amants de l’art .Depuis notre sculpture et notre peinture en passant par notre artisanat , nos danses , notre musique qui nous propulsent de plus en plus au-devant de la scène internationale . Incontestablement , « dans le domaine de la culture , les termes « Haïti » et « Haïtien » sont synonymes de liberté totale ,de capacité d’envol extraordinaire vers l’autre côté du réel , vers le rythme le plus riche , l’imagination la plus grandiose , les mythes et les symboles les plus prégnants . » — Texte de Jean F. Saint-Felix (The Medozile Network)
Fête de l’indépendance: Fierté, soupe au giraumon et alcool
La célébration de la fête de l’indépendance haïtienne (1er janvier 1804) est l’une des traditions qui rassemblent les Haïtiens de tous âges. Cette fête, à chaque année, fait vibrer dans le cœur des Haïtiens une fierté sans pareille. Fierté d’être le premier peuple noir non pas à avoir réclamé son indépendance, mais à l’avoir acquise de façon stratégique. Aujourd’hui, pour beaucoup d’Haïtiens, cette fête est non seulement le début d’une nouvelle année, mais aussi la traditionnelle soupe au giraumon (sorte de courge à la chair jaune-orange) (joumou en créole). Cette soupe est en fait un potage aux légumes dans lequel on peut ajouter de la viande et des pates alimentaires. Bref, un vrai délice ! Bien plus encore, cette fête est l’occasion pour les patriotes dans l’âme de se rappeler et louanger les exploits de leurs ancêtres (ex. Jean-Jacques Dessalines) pour sortir Haïti sous la domination française. De plus, la fête de l’indépendance est l’occasion idéale pour la diaspora haïtienne d’échapper aux rigueurs de l’hiver pour aller prendre un peu de soleil; en plus d’aller fêter avec les amis et la famille. Quoi de plus relaxant et… “cool” qu’un bon rhum Barbancourt pour rendre la fête plus agréable.
Religion: dieux contre Dieu!
La religion occupe une grande place dans la culture haïtienne. De ce fait, les Haïtiens sont un peuple très croyant. D’une part, le protestantisme qui regroupe les Adventistes, Baptistes, Pentecôtistes, etc., compte un très grand nombre de fidèles. Aller à l’Église est un “must“pour le chrétien. Pour la personne solidement ancrée dans l’évangile, être en relation avec Dieu est plus que culturel, c’est viscéral. Pour le catholique, aller à la messe, chapelet en main est une obligation relativement incontournable. D’autre part, l’islamisme qui, de nos jours gagne du terrain, commence à compter un nombre impressionnant d’adeptes. Il y a également le vaudouisme qui suscite encore beaucoup de questions à savoir si c’est une religion ou pas. Certaines personnes croient que le vaudouisme est certes une religion car, comme chez les chrétiens, les adeptes suivent un certain protocole lors de leurs cérémonies, où ils vouent un culte à l’ange déchu (Satan, alias Lucifer) et ses acolytes appelés en créole Lwas (ou Loas). Soit dit en passant, un maître de cérémonie est appelé un mambo; en créole il est appelé un bòkò. Les historiens sont unanimes à dire que le vaudouisme a un lien direct avec l’indépendance haïtienne via la cérémonie du Bois-Caïman. Selon l’histoire, une cérémonie dédiée à un “dieu” aurait permis d’acquérir l’indépendance.
La famille : une institution où il fait bon vivre !
Dans la culture haïtienne, la question de famille joue un grand rôle dans la vie des gens. En effet, la famille est une école qui permet au jeune homme et la jeune fille de se préparer pour le futur. C’est dans la famille que la jeune fille apprend comment être une bonne épouse pour l’homme qu’elle épousera plus tard, et vice versa pour le jeune homme. Encore aujourd’hui, le rôle des genres est bien présent en Haïti. Certaines tâches sont incontestablement associées aux filles (par exemple : cuisiner, faire le ménage, repasser les vêtements, etc.). Quant au jeune garçon, il bénéficie d’une plus grande liberté que la fille. Cependant, selon la famille dans laquelle il est élevé, ses parents peuvent le demander, par exemple, de faire quelques réparations autour de la maison. De plus, si la famille détient une petite entreprise, le jeune homme peut être appelé à seconder son père (qui la plupart du temps est le chef de l’entreprise) dans la gestion de cette entreprise. Bref, la famille dans la culture haïtienne est une valeur enrichissante, surtout pour la mère qui se dévoue complètement pour le bien-être de sa famille.
Sport et loisir : le divertissement à la portée de tous
En Haïti, le sport est comme la religion; il occupe une grande place dans la vie des gens. Le sport national là-bas, c’est le football (ou soccer en Amérique du Nord). Jouer au football en Haïti, est une seconde nature. Qui plus est, lors de la coupe du monde, les amateurs sont en liesse, et c’est pratiquement le seul sujet de conversation dans tous les coins du pays. Mis à part le football , on peut également voir les jeunes jouer au volley-ball au bord de la plage, lors d’un moment de détente ou d’un pique-nique. Justement, aller à la plage dans les périodes de grande chaleur est un “must”. Car c’est l’occasion idéale pour passer du bon temps avec les amis (es) et sa douce moitié.
L’éducation : la clé de la porte de l’avenir !
Le système d’éducation haïtien est une copie conforme de celui de la France. Comme partout ailleurs, un étudiant a la possibilité de s’inscrire dans la discipline qui lui plait. Qu’il s’agisse de Droit, d’Agronomie, d’Économie, de Génie Civil, etc., les jeunes Haïtiens éprouvent un réel plaisir à aller à l’école, car c’est l’occasion pour eux de parfaire leur connaissance de leur propre société, mais aussi celles des autres régions du monde. Quand vient la période des examens, les jeunes aiment se réunir pour étudier ensemble et s’aider les uns les autres afin de bien perfectionner aux examens.
La cuisine : douce caresse pour les papilles gustatives !
La cuisine haïtienne est un art qui place Haïti parmi les meilleurs pays en matière de gastronomie. En effet, les innombrables mets de la cuisine haïtienne sont un réel paradis pour les pailles gustatives. Il existe tout un ensemble d’entrées, plats de résistance et desserts qui sauront plaire même aux plus raffinés. Quant aux jus, tropicaux pour la plupart, vous en demanderez un deuxième verre ! (pour plus de détails sur la cuisine haïtienne, voir la section gastronomie).
Les contes
L’écrivain haïtien et conteur, Alibée Féry fut le premier à écrire et publier les contes et récits de Bouqui et Malice. Par la suite, d’autres écrivains ont repris les contes de Bouqui et Malice qui font partie du folklore populaire d’Haïti. Lire la suite…
Avant de commencer son histoire, on entend souvent le conteur lancer l’expression CRIC ! CRAC ! C’est une formule rituelle qui capte l’attention et suscite la participation de l’auditoire.